

Marche blanche vendredi à Nogent en hommage à la surveillante tuée
Après le choc, le recueillement: une marche blanche est prévue vendredi en fin de journée à Nogent (Haute-Marne) en hommage à Mélanie, la surveillante de collège tuée mardi par un élève de 14 ans, un meurtre qui déclenché une vague d'émotion et de réactions politiques.
La marche organisée à l'appel des proches de Mélanie, doit partir de 18H00 devant le collège Françoise-Dolto, dont les grilles ont été recouvertes de fleurs par des habitants.
Ce bourg de 3.500 habitants, ancienne ville ouvrière au coeur d'une région rurale, habituellement "très calme" selon la mairie, et notamment connu pour son industrie de la coutellerie, est sonné par le drame depuis quatre jours.
Un millier de personnes sont attendues à la marche blanche à Nogent, a indiqué la mairie à l'AFP.
La famille n'a pas donné plus de précisions. "Nous arrêtons toute forme de communication jusqu'à nouvel ordre en respect de la mémoire de Mélanie", a déclaré jeudi à l'AFP le beau-fils de la victime, Evan Remongin.
"Cette marche est la nôtre" et sera organisée "dans les conditions les plus proches de ce que Mélanie aurait voulu", a souligné sur Facebook Océane Remongin, sa belle-fille.
Mélanie, ancienne coiffeuse qui s'était reconvertie comme assistante d'éducation, travaillait au collège depuis septembre et laisse derrière elle un garçon de quatre ans.
Une cagnotte en ligne lancée par ses proches a récolté plus de 19.500 euros vendredi midi.
Le collégien de 14 ans interpellé pour les coups de couteau mortels, a été mis en examen jeudi soir à Dijon, notamment pour "meurtre sur une personne chargée d'une mission de service public", et placé en détention provisoire dans le quartier pour mineurs d'une maison d'arrêt.
Du fait de sa minorité, il encourt une peine de 20 ans de réclusion criminelle.
Devant le juge d'instruction, il a "confirmé les déclarations qu'il avait faites lors de sa garde à vue", selon le parquet de Dijon.
- Détection de la souffrance -
Il avait expliqué durant sa garde à vue qu'il voulait tuer une surveillante, "n'importe laquelle", avait rapporté mercredi le procureur de Chaumont Denis Devallois, dressant le portrait glaçant d'un adolescent "fasciné par la violence" et "en perte de repères", mais sans signe évoquant un possible trouble mental.
Après la minute de silence en mémoire à la surveillante observée jeudi dans les établissements scolaires à travers la France, et la marche blanche vendredi, une cérémonie en mémoire de Mélanie est programmée mardi.
Cette cérémonie dans l'intimité familiale est prévue à son domicile dans le village de Sarcey (Haute-Marne), où elle était conseillère municipale, ont indiqué des proches sur les réseaux sociaux.
Ce nouveau drame a également secoué le monde politique et éducatif.
La ministre de l'Education nationale Elisabeth Borne a indiqué vendredi lors d'un déplacement dans l'Aisne que chaque établissement devra se doter d'ici la fin de l'année d'un "protocole de repérage et de prise en charge des situations de souffrance psychologique chez les jeunes".
Elle a également appelé à "une forme de coupe-file pour assurer la prise en charge" des jeunes ainsi repérés.
Reconnaissant que 50% des postes de médecins scolaires "sont vacants", elle s'est engagée à "renforcer les effectifs" pour les autres types de postes, infirmières, psychologues notamment, soulignant que cela serait arbitré "dans le cadre des discussions budgétaires" à venir.
Des manifestants ont dénoncé à cette occasion le "sous-financement" de l'Education nationale.
Interdiction de la vente de couteaux aux mineurs, "expérimentation" de portiques de sécurité, possibles restrictions sur l'accès des jeunes aux réseaux sociaux: des élus ont annoncé des mesures et lancé des pistes ces derniers jours tout en soulignant qu'il n'y a pas de "solution magique".
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J.Quintero--BT