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Organisation du festival BD d'Angoulême: nouveau processus de sélection, sans 9eArt+
Organisation du festival BD d'Angoulême: nouveau processus de sélection, sans 9eArt+ / Photo: YOHAN BONNET - AFP/Archives

Organisation du festival BD d'Angoulême: nouveau processus de sélection, sans 9eArt+

Les appels au boycott ont fait plier l'association propriétaire du festival de bande dessinée d'Angoulême (FIBD), qui a annoncé jeudi un nouveau processus de sélection pour le choix du futur organisateur de l'événement, dont sera écarté l'actuel délégataire 9eArt+, très critiqué.

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De nombreux auteurs et éditeurs de BD avaient menacé de boycotter l'édition 2026 du festival, après le choix samedi de l'association de demander un "rapprochement" entre les deux derniers candidats retenus pour son organisation à partir de 2028, 9eArt+ et la Cité Internationale de la Bande dessinée et de l'Image (CIBDI).

"Ce choix n'a manifestement pas recueilli l'assentiment des parties prenantes de l'événement", constate, dans un communiqué publié dans la nuit de mercredi à jeudi, l'association FIBD qui "décide de rendre caducs les résultats de l'appel à concurrence". Elle "atteste" également "que 9eArt+ ne sera pas reconduit au-delà" de son contrat actuel, expirant en 2027.

L'association va donc constituer le 18 décembre "un comité de pilotage", "composé de représentants de l'Association FIBD, des financeurs publics, des professionnels du secteur" pour "définir les orientations stratégiques et les priorités liées au prochain appel d'offres" dont les résultats seront proclamés le 18 juin prochain, précise-t-elle.

- Bondoux "en retrait" -

"J'espère qu'il y aura un apaisement suite à cette décision", prise au nom de "l'intérêt supérieur de l'événement", a déclaré à l'AFP le directeur décrié de 9e Art+ Franck Bondoux, qui va lui-même se "mettre en retrait de l'interface avec la profession", jusqu'à la fin de son contrat en 2027.

Elle sera assurée par ses équipes opérationnelles pour les deux dernières éditions confiées à sa société.

La présidente de l'association FIBD, Delphine Groux, elle aussi égratignée ces derniers mois par la profession, a assuré au quotidien Charente Libre que la question de sa démission n'était "pas à l'ordre du jour". "Personne ne peut exiger cela et j'estime que je fais le travail", a-t-elle ajouté.

Le maire d'Angoulême, Xavier Bonnefont, a critiqué l'annonce du jour, qui malgré "certaines avancées", a été réalisée "sans travail préalable avec les financeurs" publics, qui contribuent de moitié au budget du festival, et "la profession".

"Quand j'ai sommé l'association propriétaire de trouver une issue dans la semaine, ça ne passait pas par un concours de communiqués de presse, mais par une reprise du dialogue avec la profession", a-t-il déploré auprès de l'AFP.

Des représentants des auteurs, des éditeurs et des collectivités locales devaient se concerter jeudi soir pour "identifier des issues possibles à la crise", avant une nouvelle réunion avec l'association prévue vendredi, a précisé l'édile.

Le festival d'Angoulême, créé en 1974, est organisé par 9eArt+ depuis 2007.

La dernière édition, en début d'année, avait été marquée par une virulente mise en cause de cette société privée, accusée dans l'Humanité magazine d'opacité financière, de "dérives" mercantiles et d'avoir licencié une salariée, en 2024, qui venait de porter plainte pour un viol survenu en marge du festival.

Une information judiciaire est ouverte sur ces faits et la jeune femme conteste devant les prud'hommes son licenciement pour "faute grave" - l'entreprise lui reproche un "comportement incompatible" avec son image.

- "Danger de mort" -

Au printemps, sous la pression des financeurs publics et d'un appel au boycott d'auteurs, l'association FIBD avait mis fin au contrat de 9eArt+, ouvrant à la concurrence l'organisation de l'événement à partir de 2028.

Le scénario d'une gestion partagée entre 9eArt+ et la CIBDI, un établissement public qui abrite le musée de la BD, n'a pas éteint l'incendie.

"Le Festival de la bande dessinée d'Angoulême est en danger de mort", avaient alerté lundi 22 lauréats du Grand prix, récompense suprême du festival, parmi lesquels Riad Sattouf, Lewis Trondheim, Posy Simmonds, Jacques Tardi, Art Spiegelmann ou la lauréate 2025 Anouk Ricard.

Le festival a déjà connu par le passé des remous. En 2016, les éditeurs avaient ainsi menacé de boycotter l'édition suivante, si une "refonte radicale" de l'événement n'était "pas mise en oeuvre dans les meilleurs délais".

La 53e édition du festival doit se tenir du 29 janvier au 1er février.

E.Lara--BT