La Bourse de Paris en baisse plombée par l'incertitude autour de la Fed
La Bourse de Paris a terminé dans le rouge vendredi, tirée vers le bas par des espoirs amoindris d'un assouplissement monétaire à venir aux Etats-Unis, en l'absence de données économiques clés.
L'indice CAC 40 a cédé 0,76% soit 62,40 points pour s'établir 8.170,09 points. Sur la semaine toutefois, après des records, l'indice vedette de la Bourse de Paris a engrangé 2,77%.
Jeudi, l'indice avait inscrit un nouveau record absolu en séance à 8.314,23 points, franchissant pour la première fois de son histoire la barre des 8.300 points.
Vendredi la place parisienne s'est repliée "dans un mouvement de sympathie avec la baisse des marchés américains" la veille, estime Nicolas Lasry, gérant actions de Mandarine Gestion. "Il n'y a pas eu d'éléments spécifiquement négatif en Europe", a-t-il ajouté, interrogé par l'AFP.
Pour Daniela Hathorn, analyste chez Capital.com, après un optimisme lié à la fin de la paralysie budgétaire américaine, il y a un "retour des inquiétudes sur la durabilité du boom de l'IA et sur la résistance des responsables de la Réserve fédérale (Fed) face aux anticipations agressives de baisses de taux".
La fin du "shutdown" aux Etats-Unis a en effet d'abord soulagé les marchés, poussant même le CAC 40 jusqu'à des records en séance, mais laisse désormais place à un flou statistique quant à l'état de l'économie américaine. La paralysie des services publics américains a en effet retardé la publication d'un certain nombre de données économiques clés.
Lors de sa prochaine réunion de politique monétaire en décembre, la Fed "devra arbitrer avec un indicateur amputé, un handicap majeur alors que l'état du marché du travail reste central pour son scénario de taux", explique John Plassard, responsable de la stratégie d'investissement chez Cité Gestion Private Bank.
Des membres de l'institution monétaire ont adopté un ton plus prudent. La présidente de la Fed de Boston Susan Collins, qui vote cette année sur les taux directeurs, a par exemple affirmé mercredi qu'elle voudrait d'abord s'assurer que l'inflation décélère "durablement" avant de baisser les taux.
En conséquence, "les investisseurs ont revu à la baisse leurs attentes concernant l'assouplissement de la politique monétaire de la Fed à court terme", relèvent les analystes de Natixis.
Du côté des indicateurs français, les prix à la consommation ont augmenté moins vite, soit 0,9% sur un an en octobre, contre un rebond de 1,2% en septembre.
Les créations d'entreprises ont légèrement ralenti en France en octobre, en recul pour le deuxième mois d'affilée après le sommet historique atteint en août, selon l'Insee.
Alstom prend de la vitesse
Le constructeur ferroviaire français Alstom a enregistré un bon premier semestre sur son exercice annuel décalé 2025-2026, avec des ventes et un bénéfice net en hausse, portés par l'appétit de trains un peu partout dans le monde, a-t-il annoncé jeudi.
Le titre Alstom a pris 4,13% à 23,69 euros.
E.Lara--BT