

Mondial des clubs: Bayern contre Auckland, quelques kiwis pour s'ouvrir l'appétit
Un monde sépare le Bayern Munich, géant du foot au palmarès gargantuesque, guidé par l'assoiffé Harry Kane qui vient d'enfin remporter le premier titre de sa carrière, et Auckland City, équipe néo-zélandaise composée de joueurs amateurs, opposés dimanche à Cincinnati.
Quand la valeur marchande de l'effectif bavarois dépasse les 900 millions d'euros, celle de son modeste adversaire s'élève à cent fois moins, selon le site spécialisé Transfermarkt. Preuve s'il est en du combat déséquilibré qui débutera à 18h00 (locales, 00h00 française) dans l'Ohio.
Aussi, tout autre résultat qu'une victoire serait une énorme contre-performance pour les Bavarois, venus aux Etats-Unis avec l'ambition de remporter cette toute première édition.
Contrairement à d'autres grosses écuries frustrées d'avoir été sevrées de titre majeur cette saison, comme le Real Madrid ou Manchester City, le Bayern peut au moins se targuer d'avoir tenu son rang sur sa scène nationale, en décrochant son 34 titre de champion d'Allemagne. Le tout, au terme d'un exercice maîtrisé, conclu avec plus de 80 points, ce qui est l'étalon pour savoir si une saison de Bundesliga est réussie ou non.
Mais le club allemand, qui a vu sa route en Ligue des champions stoppée en quarts par l'Inter Milan, ne veut pas se contenter d'avoir conservé ses bonnes habitudes domestiques et voit en ce Mondial l'opportunité d'ajouter un trophée d'autant plus attrayant, que personne ne l'a encore jamais soulevé, pour mieux donc écrire l'histoire.
- Neuer "impatient" -
"Je crois que c'est quelque chose de spécial de participer à cette Coupe du monde des clubs. Il y a des équipes qui n'en font pas partie et cela leur fait mal. Elles aimeraient sûrement jouer ici aux Etats-Unis. Nous verrons dans quelques années ou décennies quelle sera l'importance de ce tournoi. Mais en attendant nous sommes impatients et heureux d'y participer", a dit le capitaine Manuel Neuer pour résumer l'état d'esprit de son équipe.
Le gardien, qui avait raté la double confrontation contre l'Inter en C1, sera bien opérationnel, tout comme le défenseur Dayot Upamecano et l'attaquant Jamal Musiala eux aussi longtemps blessés, qui ont renoncé au Final 4 de la Ligue des nations avec leur sélection respective pour poursuivre leur rééducation à Munich en vue du Mondial des clubs.
Autour d'eux, il y en a un qui a une faim de loup, Harry Kane, qui a enfin réussi à briser la malédiction à 31 ans en reportant le premier titre de sa carrière en Bundesliga (en s'adjugeant au passage un deuxième titre de meilleur buteur du championnat, 26 buts contre 36 lors de sa première saison). L'Anglais y a pris forcément goût et ne compte certainement pas s'arrêter-là.
- Dernière campagne pour Muller -
Si certains, arrivés seulement jeudi à Orlando (en Floride, où le Bayern a établi son camp de base), après leurs obligations en sélections nationales, comme Joshua Kimmich, Serge Gnabry ou encore Michael Olise, pourraient ne pas être opérationnels face à Auckland, les deux nouvelles recrues, le défenseur Jonathan Tah et le milieu Tom Bischof, le sont. Tout comme Leroy Sané, encore sous contrat jusqu'à un potentiel 8e de finale, avant de devoir rejoindre Galatasaray où il a été transféré.
Enfin, un autre joueur, qui aura lui marqué durablement le club bavarois, fera aussi ses derniers pas aux Etats-Unis sous ce maillot: Thomas Muller.
"Il y a très peu de mélancolie. Je suis heureux d'être ici. C'est pour moi la plus belle chose qui existe, être sur un terrain de football. Ça deviendra bizarre quand ma clé pour accéder au club ne fonctionnera plus. C'est le moment que je redoute: quand je ne pourrai plus accéder à la cantine", a plaisanté devant la presse l'attaquant de 35 ans.
Celui qui a passé un quart de siècle au Bayern, en comptant son intégration dans le centre de formation à l'été 2000, en est à 751 matches disputés (163 en Ligue des champions, 503 en Bundesliga) et 33 titres glanés. Un de plus lui permettrait de finir en beauté.
E.Lopez--BT