Johann Zarco en passe de vivre ses deux dernières saisons en MotoGP ? "Certainement" répond-il
Le pilote français de MotoGP Johann Zarco, qui pilotera encore pour l'écurie Honda-LCR les deux prochaines années, a déclaré dans un entretien à l'AFP qu'il s'agirait "certainement" de ces dernières saisons dans l'élite.
QUESTION : Vous concluez ce weekend votre neuvième saison en MotoGP. Vous sentez-vous toujours aussi motivé qu'à vos débuts ?
REPONSE: "Oui, je vibre toujours pour la même chose : dès que je suis devant, je suis trop content. Et je suis trop déçu dès que je ne le suis pas. C'est quelque chose qui ne change pas trop, donc tant mieux".
Q: Qu'est-ce qui vous pousse à continuer de vous battre de la même manière qu'à vos débuts ?
R: "Je veux encore gagner en contrôle sur cette moto lancée à plus de 350 km/h, comprendre ce qui se passe avec les pneus, sur les suspensions... Continuer à gagner en expérience aussi et en ressenti parce que c'est un sport technique, il y a beaucoup de paramètres à prendre en compte. La moto me pousse vers des limites de folie qu'on ne peut pas vraiment avoir à l'entraînement - et cela nous met face à un mur devant lequel on se demande comment faire mieux. Et c'est ce genre de réflexion qui aide à grandir".
Q: Vous avez débuté la saison avec l'objectif de terminer dans Top 10 du championnat. Vous êtes en passe d'y parvenir en dépit d'une deuxième partie de saison moins bonne que la première...
R: "Cela semblait être un grand objectif mais il s'avère que je me suis retrouvé en mesure de le faire, notamment grâce au +top résultats+ du début d'année - une victoire (lors du GP de France en mai, NDLR) et une deuxième place (en Grande-Bretagne deux semaines plus tard). Au championnat, ça m'a fait faire un bond énorme car j'étais cinquième à un moment donné. J'aurais imaginé y être de manière plus régulière (dans le Top 10), mais à la fin l'objectif reste à ma portée et c'est clairement jouable ce weekend (il est actuellement 12e du général, à seulement deux points du Top 10). Je suis content que Honda ait progressé car en 2024, on était incapable de suivre le 15e et là je suis déçu quand je ne suis pas dans le Top 10".
Q: À la fin de l'été, Honda - chez qui vous comptiez être promu dans l'équipe d'usine - a finalement annoncé que vous resteriez dans son équipe satellite LCR jusqu'en 2027. Comment avez-vous vécu cette période ?
R: "J'ai eu de la frustration quand il y a eu des évolutions chez les autres et qu'on m'a dit +attends+, alors qu'à ce moment-là, j'avais beaucoup d'avance sur les autres pilotes Honda. Je n'avais pas pris de vacances. J'avais fait les Huit heures Suzuka qu'on avait gagnées (en août). Je m'étais fait mal pour gagner car on n'était que deux (contre trois pilotes pour les autres équipes) (...). Mais je l'ai accepté et je me suis dit que de continuer avec la même équipe pour les deux prochaines années, le but est désormais d'être meilleur dans un an et d'être encore meilleur dans deux ans - et tout cela va me faire terminer sur le podium je l'espère".
Q: Et vous voyez-vous terminer votre carrière en MotoGP ? Chez LCR ou ailleurs ?
R: "Je ne me vois pas changer de +team+. Est-ce que les deux ans que j'ai signés avec eux sont les derniers (en MotoGP) ? Certainement. Mais à voir car je pensais déjà vivre mes deux dernières années quand j'ai signé pour 2024-2025. Finalement, j'ai rempilé pour 2026-2027 avec une vraie motivation".
Q: Qu'est-ce qui vous ferait arrêter ?
R: "L'intensité qu'il faut mettre de début février à fin novembre. 22 manches, ça fait beaucoup. On termine de plus en plus tard et on commence de plus en plus tôt".
Propos recueillis par Hélène DAUSCHY sur le circuit Ricardo-Tormo à Valence (Espagne), théâtre du dernier Grand Prix de la saison.
B.Hurtado--BT