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La grippe aviaire a décimé les éléphants de mer, montre une étude
La grippe aviaire a décimé les éléphants de mer, montre une étude / Photo: Patrick HERTZOG - AFP/Archives

La grippe aviaire a décimé les éléphants de mer, montre une étude

Les éléphants de mer, principale espèce de phoques dans le monde, ont été dévastés par la grippe aviaire, alertent jeudi des scientifiques, sur la base d'un effondrement de la population sur une île proche de l'Antarctique.

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Depuis l'arrivée de la grippe aviaire en 2023 en Géorgie du Sud, le nombre de femelles reproductrices présentes sur les plages a chuté de 47%, soit environ 53.000 éléphants de mer en moins, selon cette étude parue dans la revue Communications Biology.

Cette île isolée, située dans l'Océan Atlantique au large de la côte antarctique, sert de point d'ancrage à la grande majorité des éléphants de mer austraux. Selon le dernier décompte effectué en 1995, elle sert de refuge à un peu plus de la moitié d'entre eux.

La grippe aviaire est arrivée sur cette île en 2023, après s'être répandue dans le monde comme jamais auparavant, tuant des centaines de millions d'oiseaux et touchant de nombreuses d'espèces de mammifères ainsi que plusieurs êtres humains.

Désormais, pour les éléphants de mer, la situation y est "déchirante", souligne auprès de l'AFP Connor Bamford, auteur principal de l'étude et membre de l'institut national de recherche polaire du Royaume-Uni.

"Ils sont des milliers à cracher et tousser", déclare Bamford, soulignant la tendance des phoques à avoir le "nez qui coule".

Les chercheurs pensent que ces mammifères se transmettent le virus les uns aux autres par les gouttelettes d'eau, selon M. Bamford. Alors que les éléphants passent le plus clair de leur temps dans l'eau, ils se reproduisent dans des endroits densément peuplés sur de larges plages de sable.

Beaucoup de nouveaux-nés sont par ailleurs morts sur les plages après que leurs mères, touchées par la grippe aviaire, les ont abandonnés.

Un peu plus tôt dans l'année, une étude portant sur la péninsule Valdès, une des côtes argentines propices aux naissances, avait déjà déterminé que 97% des nouveaux-nés étaient morts soit par abandon, soit après avoir contracté la grippe aviaire.

Les femelles reproductrices sont encore plus nombreuses - environ deux tiers - à avoir disparu de cette péninsule, par rapport à la Géorgie du Sud.

"Si la population de l'île de Géorgie du Sud répond de manière similaire aux modèles observés dans la péninsule Valdès, l'avenir est sombre", souligne les auteurs de l'étude.

Connor Bamford ne pense pas cependant que les éléphants de mer soient "proches de l'extinction".

La population vivant sur l'île de Géorgie du Sud est bien plus importante - des centaines de milliers - que celles des côtes argentines, permettant d'espérer qu'elle soit plus résiliente.

"Mais les impacts sur cette population se sentiront pendant de nombreuses années", ajoute-t-il.

X.Dominguez--BT